Résilience

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Définition

La résilience peut être définie comme la capacité d‘un système à absorber les troubles et à se réorganiser tout en étant sujet au changement, afin de conserver en grande partie sa fonction, sa structure, son identité et ses réactions propres. Dans les systèmes écologiques, la résilience est une mesure permettant de calculer la quantité de perturbations supportable par un écosystème sans qu‘il ne change de nature. C‘est sa capacité à résister à la fois aux chocs et aux surprises, mais aussi à se reconstruire lorsqu‘il est endommagé. Certains systèmes écologiques ont subi des changements importants dans leur structure et leurs fonctions pour s‘adapter aux stress extérieurs.

C‘est le cas de la variation d‘état d‘un système d‘eau douce (caractérisé par son eau claire, sa végétation benthique, ses macrophytes oligotrophes et par la présence abondante de poissons) à un état eutrophique (caractérisé par une eau turbide et peu poissonneuse ainsi que par la présence d‘algues bleu-vert). Un autre exemple fort étudié est le cas des écosystèmes marins changeant d‘un état dominé par les récifs coralliens, les forêts d‘algues géantes et une biodiversité riche à un état dominé par les algues et les oursins dans lequel les bancs de poissons sont rares.

Aujourd‘hui, peu d‘écologistes se préoccupent encore de la « capacité de charge» d‘un territoire (calculée à l‘aide de courbes de Verhulst indiquant la population maximale qu‘il peut accueillir). Ils préfèrent en étudier la résilience de ses écosystèmes.

La résilience sociale, elle, est la capacité qu‘ont les communautés humaines à résister et à récupérer des différents stress auxquels elles sont soumises, comme par exemple les changements environnementaux et sociaux ou les bouleversements économiques et politiques. La résilience des sociétés et le maintien des écosystèmes nécessaires à leur survie sont d‘une importance capitale au maintien des options de développement humain. La résilience, pour les systèmes socio-écologiques, est caractérisée par trois éléments : (1) l‘ampleur du choc que le système peut absorber tout en restant dans un état donné ; (2) sa capacité d‘auto-organisation et (3) sa capacité d‘apprentissage et d‘adaptation. Des systèmes socio-écologiques plus résilients sont capables d‘absorber des chocs plus forts sans changer de manière fondamentale et possèdent les composants nécessaires au renouvellement et à la réorganisation lorsqu‘une transformation massive est inévitable. (Folke et al., 2002). En résumé, la résilience est le potentiel d‘un système à rester dans une certaine configuration et à maintenir ses relations et ses fonctions. Elle consiste également en sa capacité à se réorganiser après des changements.

Evaluation et gestion de la résilience

La gestion rend possible la construction et la destruction de la résilience. La gestion de la résilience augmente la probabilité de développement continu dans un monde changeant où les surprises sont probables. L‘attention est actuellement portée sur le maintien de la capacité des systèmes à endurer ce que le futur leur apporte sans changer dans une direction indésirable. Les deux objectifs de la gestion de la résilience sont : (1) d‘empêcher le système de prendre une configuration non désirée face aux stress extérieurs et aux perturbations (cet objectif peut être atteint soit en augmentant la résistance soit en permettant une plus grande diversité d‘options d‘utilisation « non problématique » des ressources) et (2) de permettre au système de se renouveler et de se réorganiser après un changement massif. Cette capacité d‘adaptation réside dans des aspects de mémoire, de créativité, d‘innovation, de flexibilité et de diversité des composants écologiques et des capacités humaines.

La diversité est l‘élément-clé de la résilience dans les systèmes socio-écologiques. Lorsque la gestion d‘une ressource est partagée par différents acteurs (ex : utilisateurs locaux, scientifiques, membres de la communauté possédant un savoir traditionnel, représentants du gouvernement) le processus de prise de décision est mieux informé et un plus grand nombre d‘options existent pour les décisions difficiles. La gestion adaptative active consiste à faire en sorte que les actions de gestion soient conçues comme des expériences encourageant l‘apprentissage et la nouveauté, améliorant ainsi la résilience dans les systèmes socio-écologiques.

La gestion et l‘évaluation de la résilience impliquent les étapes principales suivantes :

  1. Résilience de quoi ? La première étape d‘une évaluation de la résilience consiste à définir le système d‘intérêt et d‘en spécifier les points d‘intérêts. On y parvient en décrivant les attributs-clés du système et en se basant fortement sur les apports des différents acteurs impliqués ;
  2. Résilience à quoi ? Le principe est d‘identifier la perturbation principale et les processus qui peuvent influencer le système, c'est-à-dire d‘étudier les perturbations externes et les processus de développement (les actions des acteurs et les origines d‘une politique) auxquels la configuration désirable doit être résiliente. Les prédictions et les scénarios peuvent être des outils pratiques au cours de cette étape ;
  3. Analyse de la résilience. Cette étape consiste à explorer les interactions entre les deux premiers composants afin d‘identifier les variables et les processus qui régulent la dynamique du système, en cherchant principalement les effets seuils et les autres processus non linéaires. Au cours de cette étape, il est fréquent d‘utiliser des modèles pour développer une compréhension plus profonde de la dynamique du système.
  4. Gestion de la résilience. L‘objectif de cette étape finale est d‘évaluer les acteurs de l‘entièreté du processus et d‘utiliser les connaissances acquises pour élaborer de nouvelles politiques. Cela ne veut pas dire que l‘objectif est de trouver la politique « correcte » qui conserve le système dans une voie optimale prédéfinie, mais plutôt de définir un ensemble de règles qui améliorent la capacité du système à se réorganiser et à prendre un certain nombre d‘états acceptables, sans savoir ou se préoccuper de quelle voie en particulier pourrait prendre le système.

L‘Alliance pour la Résilience a élaboré quelques livres d‘exercice visant à aider l‘évaluation de la résilience, ceux-ci sont dédiés aux scientifiques et aux praticiens et peuvent être téléchargés sur www.resalliance.org/.

Références:

  • Folke, C., S. Carpenter, T. Elmqvist, L. Gunderson, CS Holling and B. Walker, 2002. Resilience and Sustainable Development: Building Adaptive Capacity in a World of Transformations, Ambio, Vol. 31 No. 5, August 2002, 437-440.
  • Holling, C. S. 1973. Resilience and stability of ecological systems. Annual Rev Ecol Systems 4:1-23.
  • Resilience Alliance, 2007. Assessing and managing resilience in social-ecological systems: A practitioners workbook. Version 1.0, June 2007.
  • Resilience Alliance, 2007. Assessing and managing resilience in social-ecological systems: A workbook for scientists. Version 1.0, June 2007.
  • Walker, B., C. S. Holling, S. R. Carpenter, and A. Kinzig. 2004. Resilience, adaptability and transformability in social–ecological systems. Ecology and Society 9(2): 5. [online] URL: http://www.ecologyandsociety.org/vol9/iss2/art5 .

Liens externes

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